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L’art du questionnement

Se poser les bonnes questions pour naviguer dans la complexité

Théorie


Introduction

La complexité de notre environnement impose de nouvelles manières de travailler et de penser ensemble. D’où l’importance d’interroger nos pratiques et de se poser les bonnes questions.

Mais pour cela, il est essentiel d’arrêter de se focaliser sur les réponses comme on le fait encore trop souvent et passer plus de temps et d’énergie à identifier et à formuler ces questions. Car la façon de poser un problème influe sur sa résolution… Heureusement, cela s’apprend !

Si j’avais une heure pour résoudre un problème dont ma vie dépendait, je passerais les 55 premières minutes à chercher la meilleure question à me poser, et lorsque je l’aurais trouvée il me suffirait de 5 minutes pour y répondre.

Albert Einstein

Descriptif

L’art du questionnement commence par cette interrogation : qu’est-ce qu’une bonne question ?

Dans le cadre d’un questionnement pour mobiliser un collectif d’individus en intelligence collective, une bonne question est une question “puissante” et adaptée à l’intention avec laquelle vous sollicitez le groupe.

A quoi reconnaître une question “puissante” ?

Alors comment formuler ces questions puissantes ?
Avant tout, il convient d’avoir conscience que certaines questions sont :


Concernant le degré d’ouverture d’une question, vous formulerez plutôt une question ouverte si vous cherchez à stimuler les réflexions au sein d’un groupe,


Concernant l’axe neutralité-orientation d’une question, pas de bons ou mauvais choix : l’important est d’avoir conscience de l’éventuelle inclination de votre question. Plus de détails dans la partie “hypothèses” ci-dessous.

Trois dimensions requièrent une attention particulière lors de la formulation de votre question :

  1. La construction
    Elle concerne le degré d’ouverture de la question.
    Pour observer la construction, vous pouvez vous demander :
    Quel pronom interrogatif est-ce que j’emploie ?

Exemples de questions :

  1. La portée
    Elle recoupe le périmètre ciblé dans la question.
    Pour observer la portée, vous pouvez vous demander :
    Quel est le périmètre concerné par ma question ?

Exemples de questions :

  1. Les hypothèses de réponse
    Cette dimension regroupe les parti-pris, les points de vue que comportent la question.

Pour observer les hypothèses, vous pouvez vous demander :
Qu’est-ce que sous-entend ma question ?

Exemples de questions relatives à une même situation :

En invitant à dialoguer autour de questions essentielles, les leaders ouvrent des opportunités sans précédent de mettre l’intelligence collective au service de nouvelles créations de valeur.


D’après Thomas J. Hurley et Juanita Brown, Systems Thinker, nov. 2009

Exemples d’application

Le directeur des laboratoires HP voulait développer l’innovation du groupe et posait régulièrement la question suivante aux collaborateurs :
“Que signifie être le meilleur laboratoire de recherche industrielle du monde ?”.

Jusqu’à ce qu’un ingénieur lui propose une question qui lui paraissait plus inspirante :
“Que signifie être le meilleur laboratoire de recherche industrielle pour le monde ?”.

Ce simple changement a donné beaucoup plus de sens à l’action : passer d’une logique de compétition à une logique de service.

Source : d’après L’art de poser des questions efficaces, Eric E. Vogt, Juanita Brown et David Isaacs, 2003

Trucs et astuces