Les quatre niveaux d’écoute décrits ci-dessous sont issus de la Théorie U d’Otto Scharmer.
Par réflexe, nous avons tendance lorsque nous “écoutons” à :
parler de nous
conseiller
donner notre opinion
consoler
donner une solution
Autant de postures très différentes de celles de l’écoute empathique et de l’écoute générative, qui sont les niveaux d’écoute nécessaires pour collaborer en intelligence collective.
L’écoute basique est une écoute passive, peu intéressée par le propos développé car on écoute en pensant déjà savoir ce que l’autre va dire. Dans ce mode, nous n’écoutons pas vraiment. On écoute par “politesse” mais sans être tout à fait là.
Dans le cas de l’écoute factuelle, nous prêtons attention au contenu et pouvons éventuellement débattre pour ajuster/actualiser les informations dont nous disposons sur le sujet, voire faire évoluer notre opinion. Toutefois, dans ce mode, nous restons à un niveau intellectuel sans prêter particulièrement attention aux sentiments et aux émotions de nos interlocuteurs.
Avec le niveau d’écoute empathique, nous entrons dans un réel dialogue puisqu’il s’agit de nous ouvrir à la parole de l’interlocuteur.
Nous entrons alors dans une posture de “résonance” avec elle plutôt que dans l’intention de valider ou emmagasiner des informations. Elle consiste à :
être présent-e
suspendre son jugement
ne pas chercher à résoudre mais à comprendre le point de vue de l’autre
mobiliser l’intellect, l’émotion et le corporel
Enfin, l’écoute générative correspond au niveau d’écoute qui permet de développer la créativité collective. Au-delà de l’empathie, on est connecté au projet commun et à son potentiel à venir. La conversation est alors fluide, ouverte et nous avons confiance en l’autre et en nos intuitions.
Les trois ingrédients d’une bonne écoute :
Suspendre son jugement freiner la réaction naturelle qui consiste à tout analyser en fonction de notre ensemble de valeurs, croyances, certitudes individuelles.
Éviter de tomber dans le cynisme freiner la réaction naturelle qui consiste à tourner en dérision une question ou une situation pour se protéger de façon défensive ou agressive lors du déclenchement d’une émotion.
Oser exprimer ses émotions Ne pas avoir peur d’écouter et de partager ses émotions positives comme négatives. Elles sont une information parmi d’autres à prendre en compte dans l’échange.
Pour créer les conditions propices à l’écoute empathique ou générative vous pouvez inviter les personnes présentes à prendre un temps individuel pour se (re)centrer, se connecter à soi, aux autres et au projet qui les réunit.
Poser des règles du jeu simples en amont peut vous aider à favoriser une conversation de qualité. Les règles du cercle de dialogue sont un bon exemple du cadre que vous pouvez proposer aux participants.