La méthode des questions diaboliques permet à un individu, au travers d’un travail collectif, d’ouvrir ses perspectives sur un sujet ou de creuser une problématique. Cette technique permet par ailleurs aux participants de travailler l’art du questionnement en construisant une conversation sous forme exclusivement interrogative.
Temps à prévoir : 15 à 20 minutes par participant
Matériel :
- Un espace calme et confortable
- De quoi écrire
- Vous répartissez les participants en groupes de 4 à 5 personnes.
- Chacun est d’abord invité à inscrire sur une feuille A4 la question qui le préoccupe. Cette question doit avoir une formulation ouverte qui n’induit pas de réponse préétablie et qui invite vraiment à la réflexion.
- Chaque membre du groupe est ensuite interviewé à tour de rôle par les autres.
- Le premier « interviewé » volontaire rappelle au groupe sa question de départ en posant sa feuille A4 au centre du cercle.
Ex. : « Je dois écrire un article de blog depuis des mois et je ne sais pas par où commencer ».
- Dans un ordre aléatoire chacun lui pose alors une ou plusieurs questions.
Ex: « Qu’est-ce qui vous manque pour commencer ? »
En fonction du nombre de participants et de sous-groupes, la prise de notes sera assurée par vous ou par un participant volontaire.
- A chaque question posée, l’interviewé doit prendre le temps de répondre sous une formulation interrogative. C’est la partie complexe de l’exercice : traduire sous forme de question ce qui lui vient naturellement sous forme de réponse affirmative.
Dans l’exemple, la personne interviewée peut penser à la réponse suivante : « Je me sens isolée », mais comme elle ne doit s’exprimer que par une question, elle formule à haute voix : « Qui pourrait me soutenir dans mon projet ? » et ainsi de suite.
- Une fois les 15 à 20 minutes écoulées, un autre membre du groupe bénéficie de l’exercice en prenant la place “d’interviewé”.
- Invitez les participants à ne pas tomber dans le piège des questions fermées : répondre par “oui” ou “non” limite l’exploration et la réflexion.
- Précisez que les questions ne doivent pas “cacher” de solutions : en allant trop vite aux conclusions, on perd en partie le bénéfice de cet exercice d’émergence.
- A chaque tour, il est primordial de prendre en note toute la série de questions, y compris les réponses interrogatives de l’interviewé. C’est en relisant cette liste que les interviewés pourront porter un regard nouveau sur leur problématique de départ.
- Soyez vigilant à ce que la personne ait le temps de répondre avant qu’on lui pose une autre question : il n’est pas toujours évident de retranscrire une affirmation sous forme de question. Cette méthode est en cela une bonne occasion de renouer avec une certaine lenteur.